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Puériculture

Se faire obéir sans hurler ? C’est possible !

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Les enfants sont capables de vous offrir du pur bonheur sans limites, mais aussi de vous pousser dans vos derniers retranchements en un claquement de doigts. Pourquoi ? Parce qu’ils sont fondamentalement mauvais et méchants ? Non, bien sûr. Mais parce qu’ils n’ont pas conscience de tous les efforts que vous faites pour eux au quotidien. Or si l’amour que vous avez pour vos enfants est gratuit et abondant, ces efforts, vous les comptabilisez et vous attendez qu’en face ils soient perçus comme tels.

C’est là que ça coince puisqu’un enfant prend la vie comme acquise, les efforts que vous fournissez sont simplement normaux. C’est sa norme, quoi. Alors pourquoi devrait-il vous en être reconnaissant ?

On ne remercie pas l’eau d’étancher notre soif. On ne remercie pas le soleil de chauffer notre peau. On ne remercie pas ses parents d’être ses parents et de ranger pour la 500e fois le salon.

Tout ça pour dire quoi ? Eh bien que lorsqu’il y a une situation de conflit entre parent et enfant, disons par exemple que vous avez envie qu’il mange ses haricots verts sans faire la tête (ou qu’il les mange en faisant la tête, mais juste qu’il les MANGE !) vous mettez dans la balance tous ces efforts que vous fournissez et que pour une fois que vous aimeriez bien qu’il en fasse un (d’effort) ça serait sympa qu’il s’exécute sans broncher.

Et quand il refuse, ça vous fait rapidement monter dans les tours. Du genre à libérer le Dark Vador qui est en vous.

Hélas il faut bien constater que hurler sur un enfant est souvent très contreproductif, ce dernier ayant plutôt tendance à pleurer que manger dans la joie et la bonne humeur ses maudits haricots verts. « Merci Papa, tu m’as fait ouvrir les yeux sur l’injustice profonde de cette situation en me criant dessus et en devenant tout rouge. Je comprends désormais parfaitement ton point de vue, d’ailleurs regarde comme je mange bien ! ». Même pas en rêve.

 

Alors que faire ?

Avec le temps et l’expérience, j’en viens à la conclusion que la confrontation directe avec un enfant ne peut mener qu’à une impasse et des larmes. Mais comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire précédemment, le parent doit être fourbe pour mieux gérer et/ou anticiper les moments de conflits. Concrètement, cela veut dire qu’il est possible de se sortir de cette situation en détournant l’attention de votre enfant ou en inversant la situation. Voici trois méthodes éprouvées à la maison qui ont donné de bons résultats et que je vous invite à mettre en place chez vous.

 

Monsieur Sourire : l’autopunition annoncée 

Quand ma fille a eu deux ans et demi environ, elle est entrée dans l’âge du

Peace & Love

régime alimentaire « pâte-riz-patates » comme dirait mon excellente pédiatre. C’est à cet âge qu’ils deviennent hermétiques à la nouveauté alimentaire et plus particulièrement aux légumes verts.* Mais comme tous les parents qui veulent le meilleur pour leurs enfants, nous avons essayé de lui faire manger malgré tout des légumes, ce qui nous a conduits au clash plusieurs fois. Et puis un soir j’ai eu l’idée de dessiner sur le tableau dans la cuisine un smiley, en disant à notre fille : « si tu finis ton assiette le bonhomme aura un sourire et tu pourras regarder des dessins animés demain. Si tu ne finis pas ton assiette, le bonhomme sera triste et tu seras privée de dessins animés demain. »

Le premier jour de la mise en place de ce système, elle a cru à une blague et après avoir fait peser la menace pour l’inciter à manger, sans succès, le bonhomme a finalement fini par faire la tête et il n’y eut pas de dessins animés le lendemain.** Vu qu’à l’époque elle avait vraiment  envie de voir ses trois épisodes de trotro quotidien***, elle s’est rapidement mise à faire des efforts visibles. Le jeu étant devenu qu’elle pouvait elle-même faire le sourire du bonhomme lorsqu’elle avait bien mangé. Et si elle n’avait pas respecté la consigne et qu’elle demandait si elle pouvait regarder la télé on lui disait « ça dépend, va voir monsieur sourire dans la cuisine. Il est content ou triste ? » Et c’est donc par elle-même qu’elle se souvenait que ses actions avaient engendré son impossibilité à regarder les dessins animés.

Cette technique a vraiment bien fonctionné, les repas du soir sont devenus rapidement moins tendus. Bon, il faut dire qu’on s’est aussi pas mal détendus sur les légumes et qu’on a tous trouvé un bon équilibre. Monsieur sourire est rapidement devenu inutile, car finalement tout se déroulait assez bien le plus souvent.

 

L’histoire par étapes 

ThinkstockPhotos-498376216Autre méthode que nous avons eu l’occasion de mettre en place (je ne dis pas que je l’ai inventé, le terme est un peu fort, je suis sûr que d’autres parents ont eu la même idée que moi !) et qui consiste à détourner l’attention de l’enfant sur la situation conflictuelle tout en l’incitant à continuer à manger. Entrent en scène, encore une fois, les maudits haricots verts (pourtant préparés avec grand soin et beaucoup d’amour****) et notre fille, cette âgée de 4 ans et quelques. Bien qu’après lui avoir annoncé très en amont qu’elle aurait des haricots au menu, et avoir obtenu une forme d’accord de sa part qu’elle ferait un effort pour en manger (c’est le travail préparatoire), quand les frites vertes***** sont arrivées sur la table, elle nous a sorti sa plus belle tête de « j’ai quatre ans et je boude ». J’ai essayé d’ouvrir les négociations, de monter un peu le ton, rien à faire. Alors, dans un éclair de génie (modestie, bonjour) j’ai eu l’idée de commencer à lui raconter une histoire sur les haricots verts, et plus précisément celle de Jack et le haricot magique. Les enfants, comme les adultes, adorent les histoires. C’était donc facile de capter son attention. Après quelques instants, j’ai dit « et tu veux savoir ce que Jack à fait après ? Oui ? Alors mange deux fourchettes de haricots. » Clairement, c’était du bluff de ma part… mais contre toute attente, ça a fonctionné ! Elle a mangé les haricots comme si de rien, et j’ai repris l’histoire. J’ai stoppé un peu plus loin pour négocier une nouvelle fois une fois une bouchée de haricots, mais en réalité nous avions déjà gagné. Notre fille, captivée par l’histoire, mangeait ses haricots verts sans même y prêter attention. Et avant que j’ai terminé, son assiette était vide ! Je ne dis pas que ça fonctionnera toujours aussi bien, mais je dois admettre que le résultat a dépassé mes attentes !

 

La solution gagnant-gagnant 

Tous les parents seront d’accord pour admettre qu’on n’a pas for

Cette photo, c'est tellement n'importe quoi que je ne résiste pas à la mettre... Toi aussi lève le pouce si t'as un sourire hollywood chewing gum !
Cette photo, c’est tellement n’importe quoi que je ne résiste pas à la mettre… Toi aussi lève le pouce si t’as un sourire hollywood chewingum !

cément envie de se battre chaque soir, la fatigue de la journée fait qu’on est bien souvent tenté de céder. Mais hélas, céder est bien la plus mauvaise des solutions, car vous sortez perdant alors que votre enfant, lui, aura gagné la bataille. Donc, lorsque vous sentez que vous n’aurez pas le courage de vous lancer dans le conflit, optez pour une solution « win-win » dans laquelle chacun fait un effort pour trouver un terrain d’entente. En gros, vous dites « Allez, tu manges encore 5 fourchettes de haricots verts » et tu pourras prendre ton dessert. Devant une telle opportunité, les enfants sont assez réceptifs et les 5 fourchettes, que vous l’aiderez à compter, filent assez vite. Si jamais votre enfant ne compte pas trop bien, vous pouvez glisser quelques fourchettes en plus, l’air de rien (fourbe, on a dit !). Ainsi, vous ne sortez pas perdant, et votre enfant n’a pas réellement vu son caprice accordé. Win win !

 

Voilà, avec ces trois méthodes vous devriez pouvoir réussir à réduire les tensions au moment des repas ! Si vous avez vos propres méthodes, n’hésitez pas à les partager ici !

 

 

*Toujours selon ma pédiatre, ce régime alimentaire correspond surtout aux besoins réels des enfants de cet âge qui se dépensent énormément. Les légumes se font bouder, mais les fruits ont la cote et ils permettent de compenser. Vivent les fruits !

** la faille du système c’est qu’à partir du moment où la punition est tombée le parent n’a plus de levier pour lui faire finir son assiette. Il faut le savoir, quoi.

*** Bon, depuis on a tout simplement arrêté la télé et la tablette en semaine. Ça devenait impossible à gérer. C’est d’ailleurs beaucoup mieux ainsi !

**** L’amour, chez nous, s’appelant souvent Philadelphia©

***** Appellation censée les faire rires, mais, soyons clair, n’a JAMAIS dupé ma fille sur le fait qu’elle pouvait trouver le même plaisir à manger des frites et des haricots verts, faut pas déconner.

Nicolas

The author Nicolas

Nicolas est un papa, Nicolas est un geek, Nicolas est un papa geek ! Mais aussi journaliste, et photographe professionnel.

5 Comments

  1. Bonjour. Je suis contente de tomber sur cet article. Je le trouve bien écrit, rempli d’humour et je pense que tes petites astuces pourront m’aider à dompter mes petits monstres, qui, comme par hasard, deviennent hyperactifs à l’heure du repas. :-(. Merci pour le partage ! 😉

  2. Merci pour ces astuces. Mon fils est dans la période du « non » en ce moment et c’est vraiment dur de me retenir pour ne pas lui hurler dessus. J’espère que ces conseils m’aideront. 🙂
    À bientôt

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