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Au cas ou vous ne le sauriez pas encore, en plus d’écrire de superbes articles ici même, j’ai le plaisir d’être journaliste pour le magazine Phototech, mais aussi photographe professionnel sur paris. Deux activités qui sont évidemment liées l’une à l’autre. Pourquoi j’en parle ? Eh bien, d’abord pour me faire un petit coup de promo, mais surtout parce que j’ai eu la chance de me voir confier en exclusivité le tout nouvel objectif de chez Lomo, le PETZVAL ! Je lui consacre un article dans Phototech, mais comme j’ai beaucoup plus de place ici, eh bien j’en rajoute une couche ! Mais, il faut dire que le petit objectif doré vaut bien ça…

 

C’est lui, là haut, le Petzval, un objectif artistique qui n’est pas là pour faire plaisir aux mordus de technologie, de perspectives respectées, d’automatismes et de discrétion. Le Petzval ne vous offrira rien de tout cela, c’est un morceau de laiton d’1 kilo qui ne sait faire qu’une chose : des portraits comme vous n’en n’avez jamais vu ! Pourquoi ? Comment ? Grâce à sa bokeh (la zone de flou derrière le sujet) qui part en spirale. Cet effet unique permet de concentrer le regard toujours au centre de l’image, qui lui est bien net. Par conséquent, cela donne à votre sujet une impression de très forte présence dans l’image ! L’effet est saisissant… Voyons dans le détail de quoi retourne le bestial.

L’histoire (rapide) du Petzval

Pour faire vite, le Petzval tire son nom de son inventeur Joseph Petzval, qui donna vie en 1840 au premier objectif photographique lumineux de l’histoire de la photo, le Petzval (donc). Vous n’y étiez pas, et moi non plus, mais il paraît qu’à l’époque les gens étaient comme des petits fous devant cet objectif et que Joseph Petzval aurait été nommé Steeve Jobs des objectifs par le magazine Times de l’époque.
Toujours est-il que 174 ans plus tard, c’est le groupe Lomography qui décide de donner une seconde vie à cet objectif mythique, et cela se fait via une campagne Kickstarter impressionnante puisque ce sont pas moins de 3300 personnes qui ont participé au projet pour un budget avoisinant les 1,4 million de dollars ! Crazy ! Avec cet argent en poche, la production a rapidement débuté et j’ai donc eu l’un des tout premiers exemplaires européens en main. Privilège !

Soyons technique un moment

Le Petzval est un objectif entièrement manuel, vous n’y trouverez aucun moteur, stabilisateur, mode macro ou autre. Ici, tout repose sur le talent du photographe et sa capacité à tirer le meilleur du matériel. La mise au point est donc manuelle, via une petite molette sur le côté et l’ouverture du diaph se fait par lamelles interchangeables.

Si la technique photo ce n’est pas trop votre délire, laissez-moi vous expliquer. Le rôle d’un objectif est de conduire la lumière depuis le sujet vers le capteur ou la pellicule de l’appareil photo. Mais la lumière n’est pas toujours à la même intensité et pour que la photo ne soit pas complètement noire ou complètement blanche, il faut se servir d’un diaphragme pour contrôler l’exposition. Dans les objectifs classiques, le diaph est un enchevêtrement de lamelles qui se comportent comme la pupille de l’œil et est contrôlé par une bague présente sur l’objectif. Or ici, il n’y a pas de bague, et pas de mécanique interne ! L’ouverture ou la fermeture du diaph se fait en remplaçant les lamelles qui offrent des diamètres plus ou moins grands, allant du très lumineux F/2.2 au très sombre F/16.

Une ouverture à F/2.2, cela permet de faire des photos lorsque les conditions de luminosité sont très faibles, mais la conséquence c’est que l’image ne sera nette que sur une très faible profondeur. On obtient alors un sujet net sur un fond flou, et cet effet est très prisé pour le portrait. La force du Petzval c’est que ce flou est caractéristique de l’objectif car il part en spirale.

Pour voir des photos exemples du Petzval, regardez la galerie en bas de cet article. Mais sinon, regardez simplement la photo ci-contre. On voit clairement que l’arrière-plan semble effectuer une rotation derrière la tête de la statue. Cet effet est fascinant et il donne aux portraits une dimension particulière. Ce tourbillon de bokeh permet vraiment de concentrer le regard au centre de l’image, c’est-à-dire sur votre sujet !

Ça ne fonctionne pas à tous les coups, il faut que l’arrière-plan se prête bien au jeu. Un fond uni comme un ciel bleu ou un mur blanc donnera une photo classique. En revanche, une tapisserie à motif sera l’arrière-plan idéal !

Prise en main

Pour tester ce délicieux objectif, j’avais convenu d’un rendez-vous avec une pas moins délicieuse jeune fille afin de pouvoir faire de sympathiques portraits. Hélas, je me suis vu poser un Roger Rabbit en bonne et due forme.

N’étant pas du genre à céder à la panique, je me suis donc rabattu sur les statues du jardin des Tuileries qui, elles, étaient présentent même si on n’avait pas rendez-vous. Aussi, je m’excuse par avance pour le côté un peu classique et aléatoire de ces prises de vues. Bref, toujours est-il que j’ai pu tester le Petzval en situation réelle et voilà ce que j’en pense.

Premièrement, niveau discrétion, avec un objectif doré qui brille plus que le soleil, c’est raté. Mais on n’est pas là pour être discret avec ce genre de matos, donc ça va. La mise au point manuelle est très agréable parce que contrairement aux objectifs classiques, elle se fait via une petite molette sur le côté qui permet d’être très précis sans pour autant faire trembler l’appareil ni fatiguer le bras. De plus, en maintenant cette molette pendant la prise de vue, on gagne en stabilité, ce qui est une bonne chose. 

Mauvais point, en revanche, pour les lamelles de diaph, je trouve le principe rigolo sur le papier mais vraiment pas du tout pratique à l’usage. On perd un temps considérable à changer de lamelle, sans parler du fait qu’on risque de les perdre facilement ou des les abîmer. Mais surtout, il y a une fente dans l’objectif par laquelle on fait rentrer les lamelles qui permet permet également de faire rentrer des tonnes de poussières. Donc, ok pour faire comme à l’époque, mais là je crois qu’une bague de diaph aurait été plus fonctionnelle.

Le Petzval existe en deux montures, Nikon et Canon. Il va sans dire que vous devrez utiliser vos boîtiers en mode manuel car le réglage de l’exposition ne pourra se faire automatiquement à cause des lamelles. Ce qui n’est pas un problème, il faut un peu tâtonner mais on s’en sort. Sa focale est de 85 mm, et sa distance minimale de mise au point est d’un mètre, ce qui est parfaitement normal.

En conclusion

Pour conclure, je pense que le Petzval est un excellent objectif pour les portraits… et seulement pour les portraits. Il me paraît impensable de l’utiliser en situation réelle de reportage avec une lumière qui serait continuellement en train de changer. La mise au point manuelle ne permet pas de suivre un sujet en mouvement, bref… le Petzval ne sait faire qu’une chose, mais il l’a fait vraiment très bien ! Avec lui, vous serez le boss des portraits en extérieur et en lumière naturelle, un défi pas simple que le Petzval relève avec brio.

Si les 549 euros que coûtent l’objectif ne vous rebutent pas, et que vous cherchez à donner un cachet unique à vos portraits, alors c’est sans conteste l’objectif qu’il vous faut !

L’autre jour, j’ai reçu une question intéressante « Cher Papa Geek, pensez-vous que toutes ces ondes WiFi, portables ou micro-ondes soient nocives pour moi et mes enfants ? J’ai lu des choses très inquiétantes à ce sujet sur internet, que le wifi est dangereux pour la santé.« .

Bien… Par où commencer ? Tout d’abord, lorsque l’on navigue sur internet, il est plus que vivement recommandé d’être équipé d’un antivirus pour votre PC, afin d’éviter de le contaminer en téléchargeant tout et n’importe quoi. Vous protégez votre ordinateur, mais protégez-vous également votre pensée ? En effet, lorsque l’on navigue sur internet on peut également lire tout et n’importe quoi, et pour éviter d’avoir sa capacité d’analyse et de réflexion contaminée, il faut s’équiper de discernement !

Non, internet ce n’est pas la voix du peuple pour le peuple par le peuple qui dit toute la vérité et rien que la vérité. Internet, c’est une montagne de mensonges, de théories fumeuses et de pseudoscience à deux balles qui ne font qu’alimenter des psychoses communes auxquelles les gens ont tout simplement envie de croire !

Car voilà bien le problème, nous avons envie de croire que le monde est pourri, qu’on nous cache des choses, que les lobbies nous manipulent et que les puissants se jouent de nous. C’est tellement plus simple de croire ça, plutôt que d’utiliser son cerveau pour réfléchir deux secondes par soi-même. Mais, bref, je m’égare (Montparnasse…).

Du reste, la question de la dangerosité des ondes électromagnétiques est légitime et il faut se la poser. Voyons dans le détail ce que nous savons, aujourd’hui, sur ces différents sujets.

Des ondes gentilles, et des ondes méchantes

Puisque tout le monde n’est pas fan de physique, je vais simplifier le propos pour que je puisse être compris par le plus grand nombre. Les ondes électromagnétiques sont nombreuses et variées. Elles ne sont pas toutes à la même fréquence, et la plupart d’entre elles sont inoffensives pour le vivant.  On peut les classer dans deux grandes catégories, les ionisantes (méchantes) et les non-ionisantes (gentilles).

Les ondes ionisantes sont si puissantes qu’elles peuvent (conditionnel, ça veut pas dire qu’elles le font à chaque fois) modifier la structure des atomes et donc créer des mutations génétiques, qui pourront (là aussi, conditionnel) donner lieu à des cancers.

Les ondes non-ionisantes sont bien moins puissantes et leurs interactions avec les atomes est si faible que la seule chose qu’elles soient capables de faire, est de les faire osciller. Or, que ce passe-t-il lorsque vous faites osciller un atome ? Il chauffe. C’est tout !

Il semblerait (conditionnel) que chauffer certaines parties du corps, dû à des interactions trop fréquentes avec du matériel high-tech comme les téléphones portables, puisse créer des effets biologiques. L’Agence Nationale Sanitaire nous explique que ces effets (quand ils se produisent, et ce n’est pas systématique) affectent les performances cognitives (orientation), le sommeil, ou la qualité du sperme. Cependant, aucun lien n’a pu être fait entre ces effets biologiques et un effet sanitaire, c’est-à-dire une mutation durable et réellement pathogénique.

Voyons un peu, appareil par appareil, ce qu’on peut en apprendre.

WiFi : un danger à la maison ?

Voici l’exemple PARFAIT de désinformation que l’on trouve sur internet. Il y a quelques mois a débarqué sur internet une étude prouvant, enfin, que le WiFi c’est le Mal ! Et cette étude est d’autant plus crédible qu’elle fut réalisée par 5 lycéennes (et non pas un groupe scientifique à la solde d’un quelconque lobby) qui ont fait une expérience simple et concluante : faire pousser du cresson exposer au WiFi et non exposé au WiFi pour voir la différence entre les deux.

Seulement, cette étude est tout sauf sérieuse ! Sans vouloir plagier le travail d’un confrère, je vous invite à lire cet excellent article qui vous expliquera en quoi cette étude est bidon.

Ce sur quoi je voudrais m’arrêter, est sur le traitement de l’information. De nombreux sites, très sérieux par ailleurs, ont repris l’info de ces jeunes filles sans prendre le soin de vérifier la qualité de l’étude, et pire, en interprétant eux même les résultats !

Voilà comment on s’est retrouvé avec des images comme celle-ci :

 

 

 

 

 

On nous laisse croire que sur la première photo il s’agit des graines exposées au WiFi et sur la seconde les graines sans WiFi. Alors qu’en réalité, il s’agit de graines au DEBUT de l’expérience, au jour 1, puis les mêmes graines 13 jours plus tard ! Le cresson exposé au WiFi a bel et bien poussé, mais les journalistes ont préféré croire, ou vous faire croire, que le WiFi avait tué les graines. C’est moche…

Alors, le WiFi est-il un danger pour la santé et pour les enfants ? Aucune étude ne semble valider cette hypothèse, et aucun lien n’a été fait entre WiFi et effets sanitaires sur l’homme ou l’animal. En clair, aucun souci ! Vous pouvez garder votre routeur WiFi même avec des enfants en bas âge ! Du reste, d’un point de vue geek, un câble ethernet est bien plus rapide et stable qu’une connexion WiFi…

Il en va de même pour les téléphones portables dont la nocivité sur les cellules du cerveau, et le développement de tumeurs, n’a jamais pu être prouvée. Certes, l’utilisation intensive d’un téléphone portable en contact direct avec l’oreille fait légèrement chauffer le cerveau, mais là encore aucune preuve que ce soit nocif. Par principe de précaution (ça veut dire, on ne sait pas, mais on vous recommande la prudence pour qu’on ne puisse pas nous dire après coup qu’on avait rien dit), l’OMS recommande aux utilisateurs intensifs de téléphones d’utiliser un kit main libre pour ne pas exposer directement le cerveau. Fin de l’histoire.

Micro-ondes : le diable en personne ! 

Bien que le four micro-onde grand public existe depuis les années 70, les mythes qui l’entourent n’en finissent pas de faire du bruit. Pourtant, le micro-ondes possède un rayonnement non-ionisant. Cela veut dire qu’il n’émet pas de radioactivité, qu’il ne modifie pas la structure moléculaire des aliments, qu’il n’est pas nocif pour l’homme… en clair, la seule chose qui risque de vous arriver est de vous brûler en sortant un plat trop chaud du four.

En bref, là encore, vous pouvez sans aucune contre-indication réchauffer les aliments de votre enfant dans le micro-ondes sans craindre de risques sanitaires. 

Pour tout savoir sur les fausses rumeurs du micro-ondes, je vous invite à lire ce très bon article.

Pour résumer : le Wi-Fi, c’est ok, le portable, c’est ok mais ça chauffe l’oreille, et le micro-ondes c’est ok mais ça chauffe les nouilles.

Voilà, si vous avez d’autres questions, surtout, n’hésitez pas et utilisez les commentaires ci-dessous. Je me ferais un plaisir d’y répondre 🙂